News Star Trek

Abrams se veut rassurant

Lors d'une interview accordée à Pascal Pinteau du site Effets-speciaux.info, J. J. Abrams s'exprime longuement sur sa vision de Star Trek.Il tente aussi de rassurer les Fans sur ses modifications apportées aux cannons de l'Univers Star Trek.
Abrams se veut rassurant - « Mission impossible 3 », que vous aviez réalisé, était de loin le meilleur film de la trilogie. Pensez-vous que Paramount vous a confié le soin de ressusciter « Star Trek » parce que c'était une mission presque impossible ?

- Je ne sais pas quel était leur sentiment sur ce point précis, mais quand ils m'en ont parlé pour la première fois, j'ai compris qu'ils voulaient vraiment ressusciter Star Trek, sérieusement, en y investissant les moyens nécessaires. Ils m'ont demandé si je voulais m'en charger, et malgré le fait que je ne sois pas un fan de la série, comme le sont beaucoup d'autres réalisateurs et scénaristes à Hollywood, je me suis entendu répondre aussitôt oui, sans savoir vraiment pourquoi ! (rires) Je savais que je voulais revenir aux origines de l'histoire, et non pas inventer quelque chose de nouveau en collant une étiquette Star Trek dessus. Dès le début, le studio a soutenu l'approche que nous lui avons proposé. Je ne sais pas si c'était une « mission impossible », mais je crois qu'ils étaient convaincus qu'il fallait que ce soit fait ainsi, et que cette démarche ait réellement du sens.

- Selon vous pourquoi l'intérêt pour « Star Trek » a-t'il faibli au cours des dernières années ? Pensez-vous que la multiplication des séries Trek en a été la cause ?

- Il y a eu effectivement beaucoup de séries produites. Des centaines et des centaines d'heures de programmes Star Trek, sans compter les dix films. Pour être honnête, je dois dire que je ne savais même pas qu'il existait dix films tirés de Star Trek! Quand je l'ai découvert, je n'arrivais pas à le croire ! Je ne sais pas exactement pourquoi l'intérêt s'est effrité peu à peu… C'est peut-être un cycle qui arrivait à sa fin…L'offre était tellement variée qu'elle a fini par diluer ce que Star Trek était à l'origine. Pour une personne, Star Trek, c'était la série originale des années 60, pour une autre, c'était la nouvelle génération ou Deep Space Nine, ou Enterprise...En fin de compte, je ne sais même plus si le nom Star Trek représentait encore quelque chose de précis. En ce qui me concerne, je n'avais pas suivi les séries récentes, ni les nouveaux films. Mes souvenirs de Star Trek étaient plus lointains. Je ne connaissais pas les histoires des nouveaux équipages, ni leurs personnages. En tant que spectateur qui est toujours resté en dehors du cercle des initiés, j'en étais resté à la définition basique de cet univers. Celle des aventures de Kirk et Spock, que je n'avais même pas vraiment suivies dans mon enfance. J'avais cependant vu Star Trek, le film au moment de sa sortie en salle, et j'avais beaucoup aimé l'aspect grandiose de certaines scènes, comme la découverte du vaisseau Enterprise encore en travaux, dans son chantier orbital. C'était très impressionnant.

- Votre démarche d'auteur atteste que vous êtes un fan de Science-Fiction, et pourtant, vous n'avez jamais suivi Star Trek. Pourquoi donc ?

- Je me suis souvent posé la question ces temps-ci, et au fond, je crois que c'est parce que je ne me suis jamais identifié à Kirk. Je ne pouvais pas non plus m'identifier à Spock. Je trouvais que McCoy était drôle, mais je n'ai jamais pu vraiment me projeter dans l'un ou l'autre de ces personnages. Je crois que ce processus d'identification est ce qui détermine si vous allez avoir envie de suivre une série ou pas. Je me contentais d'observer Star Trek de loin, en trouvant cela intéressant et bien conçu, mais sans avoir envie d'entrer dans le cercle des fidèles, ni me sentir attiré par cet univers comme j'ai pu l'être par celui de séries comme La quatrième dimension.

- Dans la série originale, l'un des éléments clés, ce sont les différences de points de vue entre les trois personnages principaux. Lorsqu'une situation nouvelle se présente, Kirk a souvent envie d'agir avant même d'avoir réfléchi à toutes les conséquences de ses actes, Spock analyse les faits en donnant un point de vue purement logique, et McCoy ne se préoccupe que des conséquences humaines et morales de ce qui va se produire. Dans les séquences que vous nous avez présentées, les trois personnages semblent suivre des trajectoires parallèles, indépendantes. Allez-vous utiliser aussi ces différences de points de vues plus tard dans votre récit ?

- Oui. Au début de cette première aventure, les personnages font connaissance les uns avec les autres et apprennent à travailler ensemble. Il leur faut un peu de temps pour se jauger et pour fonctionner efficacement en tant qu'équipe. Mais on voit déjà les prémices de cette complicité à venir dans la scène où McCoy utilise ses privilèges de médecin pour aider Kirk à monter à bord du vaisseau parce qu'il est malade, sans dire à personne que les symptômes de ses maux ont été provoqués par l'administration d'un vaccin qui provoque une vive allergie ! Comme il s'agit de l'origine de leurs aventures, il faut un peu de temps pour que les évènements qu'ils affrontent contribuent à former ce trio de héros dont vous parliez. Kirk et McCoy deviennent rapidement amis, tandis que Spock reste distant. Mais par la suite, Kirk et Spock scandalisent chacun McCoy par leurs actions, à des moments différents !

- Spock semble plus prompt à se mettre en colère que dans la série originale…

- Ce que j'aime à propos de ce personnage, et que j'avais complètement oublié avant de me lancer dans ce projet, c'est que Spock est seulement à moitié humain. Je me souvenais seulement qu'il venait de la planète Vulcain, dont les habitants choisissent de se purger de toutes leurs émotions. Cette notion d'un personnage qui veut se débarrasser de ses émotions, et qui est un métisse, est une formidable source de conflits intérieurs, et l'origine de problèmes relationnels avec les terriens de l'équipage. James Kirk est également un peu différent de celui que l'on a vu dans la série originale. Quand nous le découvrons, il a déjà une énergie, une intelligence et une force peu communes, mais il n'a pas encore trouvé sa voie. Il n'a pas trouvé un but à sa vie. Je me suis pris de passion pour ces personnages en quête de leurs destins, comme je n'avais pas encore eu l'occasion de le faire en regardant la série.

- Vous semblez avoir eu une liberté d'action totale pour concevoir votre adaptation de « Star Trek ». Avez-vous changé les caractéristiques de certains personnages, ou choisi d'ignorer certains « faits » établis dans la série et les films ?

- Il y a en effet certaines modifications notables de ce que les fans connaissent, mais elles sont malgré tout compatibles avec la structure préétablie de cet univers. Les ennemis dans ce film sont des romuliens, alors que nos héros, selon ce qui a été montré dans la série, ne sont sensés les rencontrer pour la première fois que bien plus tard…Je voudrais insister sur le fait que ces modifications ont été provoquées par le développement de notre histoire, mais que nous avons tenu à respecter la création originale de Gene Roddenberry. C'était très important pour nous, car nous savions qu'une partie du public qui ira voir le film sera composée de fans passionnés qui sont extrêmement attachés aux détails de cet univers. Et qui n'hésitent pas à protester bruyamment quand quelque chose leur déplaît ! Nous avons besoin de leur soutien. Il fallait qu'ils soient rassurés dès les premières scènes et qu'ils se disent « Bon, ça va. Nous sommes bel et bien dans Star Trek ».

- Vous n'avez pas voulu changer juste pour obtenir un effet de nouveauté…

- Surtout pas ! Nous ne nous sommes pas lancés dans ce projet pour tout chambouler sans raison et pour énerver les fans, mais pour rendre hommage à ce qu'ils aiment. Nous voulons célébrer Star Trek. Cela dit, certains groupes de fans sont composés de tels puristes qu'il est totalement impossible de les satisfaire, quoi que l'on tente de faire !

- Avez-vous été surpris par la vivacité de leurs réactions ?

- Oui ! Nous en avons eu un exemple très récemment, quand une image de l'Enterprise a été dévoilée sur le web. Ils ont aussitôt réagi en disant « Je n'irai jamais voir ce film, parce que les réacteurs du vaisseau sont beaucoup trop gros. » Il m'est impossible de faire un film pour des gens qui sont des critiques de réacteurs ! (rires) Je sais qu'ils ne seront jamais contents, quoi que nous fassions. J'aimerais pouvoir les satisfaire, mais il n'y a aucun moyen d'y parvenir. J'irai même jusqu'à dire que certaines personnes ne cherchent que le petit détail qui va leur permettre de détester le film !

- Qu'aimeriez-vous dire aux fans de « Star Trek » encore un peu inquiets, pour les rassurer ?

- Ce que je peux leur promettre, c'est que le film ne détruit pas ce qui a été établi auparavant. Si les puristes ne l'aiment pas, ils pourront toujours revenir à la série originale, qui sera encore diffusée pendant de longues années sur le petit écran.  S'ils acceptent certains éléments nouveaux, comme les acteurs qui reprennent les rôles de l'équipage, ils pourront certainement passer un bon moment. Comme nous l'avons vu récemment aux USA, le changement n'est pas une mauvaise chose…

- Quand on vous a confié « Star Trek », quelles ont été les toutes premières idées que vous avez eues au sujet de ce film ?

- La toute première idée, ça a été de revenir à Kirk et à Spock, parce que j'ai toujours pensé qu'ils représentaient vraiment Star Trek. Les autres adaptations, même si elles ont été très bien faites - notamment Star Trek la nouvelle génération, dans laquelle il y a des choses fantastiques – les autres adaptations, donc, étaient malgré tout des exploitations du concept original. La seconde chose, c'était qu'il fallait que le film soit fait pour les gens comme moi, qui ont toujours eu envie de s'intéresser à Star Trek, mais ne l'avaient encore jamais fait. Nous sommes cinq producteurs associés sur ce film : il y a Damon Lindelof, Brian Burk, Roberto Orci, Alex Kurtzman et moi-même. Nous formons une bonne équipe pour ce projet car dans notre groupe, il y a Roberto qui est un fan de base de Star Trek, dont il connaît des milliers de détails insensés, Brian Burk n'a jamais vu un seul épisode ni un seul film de Star Trek, moi qui suis intéressé mais pas connaisseur, Damon qui avait suivi la série et Alex qui ne la connaissait pas bien. Bref, à nous cinq, nous représentions pratiquement tous les types de futurs spectateurs du film ! Je crois que nous sommes arrivés à faire quelque chose qui plaira à la fois aux gens qui aiment déjà Star Trek, et à ceux y sont habituellement indifférents.

- Etait-ce difficile de concevoir un film qui ait à la fois un aspect original et moderne, et qui soit en même temps compatible avec les repères visuels de la série originale des années 60 ?

- C'était un des plus gros défis que nous avions à relever en faisant ce film. Pour vous en donner un exemple je vais vous parler de l'un des aspects de ce travail, qui a été la conception des vêtements. Je savais qu'il y avait un certain nombre de choses qu'il fallait que j'amène dans ce film. La silhouette de l'Enterprise, l'aspect général des uniformes, les communicateurs, la forme circulaire du poste de commandement du vaisseau…Tous ces éléments devaient ressembler à ce que l'on connaissait déjà. Mais le problème le plus déterminant, c'étaient les vêtements. Non pas seulement parce qu'ils sont indissociables de ces personnages qui sont devenus des icônes de la culture populaire américaine, mais parce que notre histoire se situe avant les évènements de la série des années 60, et doit donc servir de point de connexion. Nous ne pouvions pas couper les ponts et ne pas créer de continuité visuelle avec ce que les gens connaissent déjà, même si les acteurs ont changé. Il y a par exemple un moment dans le film, où le vieux Spock, joué par Leonard Nimoy, voit le jeune Kirk, incarné par Chris Pine, et le reconnaît tout de suite. C'est un instant critique du film, car c'est le moment du « passage de relais » d'une génération à une autre. Leonard Nimoy accepte que Chris Pine est Kirk. Evidemment, l'âge de Leonard nous aide à accepter cette transition, et va nous aider aussi à entraîner les fans de Star Trek dans notre histoire. C'est un beau moment du film.

News proposée par Topaze, le 17 Mars 2009.

Dernière édition le 17 Mars 2009.

 
 
SlakkHors Ligne Slakk,  le 16 Juin 2009 à 23H03'
je suis d'accord avec toi mais j'ai bien aimé Cloverfield...
IrolaanHors Ligne Irolaan,  le 21 Mars 2009 à 07H26'
Personnellement, le seul film que j'ai apprécié que J. J. Abrams ait écrit produit ou diriger est Armageddon et le pire à mon avis est Cloverfield, donc j'ai hâte de voir le résultat final de Star Trek XI. Je crois qu'un peu de changement dans la franchise ne peut faire que du bien si c'est fait adéquatement.

Certaines manipulations du canon (pas celui qui fait Boum) vont sans doute choquer quelques âmes sensibles, mais ce ne serait pas la première fois. La rencontre avec les Romuliens sera probablement un sujet virulent.

S.V.P. arrêtez de dire que l'œuvre de Roddenberry ne sera pas respectée et n'oubliez surtout pas qu'il n'a fait que donner la première impulsion (sans jeu de mots) avec les 72 épisodes originaux et que c'est des gens comme Berman, Braga et Piller qui ont développé l'univers Star Trek que l'on connaît.

N'allez pas vous méprendre, J'aime Star Trek, mais parmi toutes les séries produites, celle que j'apprécie le moins est la série originale et je ne suis pas le seul. Refaire les 72 épisodes??? Oui! Et vite!
SlakkHors Ligne Slakk,  le 18 Mars 2009 à 11H32'
Il est certain que ce choix de la Paramount je ne le partage pas du tout!

Alors en fin de compte peut-être que Abrams a conservé de lui-même une bonne partie de l'univers vu qu'il pouvait faire tout ce qu'il voulait...

Moi ce que je disais c'est que quelques erreurs par rapport à quelques détails ne me choquait pas (comme la rencontre des Ferengis dans Enterprise) mais ignorer tout ce qui a était fait auparavant alors ça non non non!

Mais le film risque d'entraîner pas mal de gens qui était effrayé par l'univers conséquent existant: mon frère par exemple qui n'a jamais été attiré par cet univers semble intéressé par le film à venir.
beaucoup de gens veulent des choses modernes et de l'action...Et d'ailleurs j'avais réussi à lui montrer une fois First Contact et il l'avait apprécié!

Le onzième est donc fait pour plaire à un plus grand nombre mais ça on le savait dès le départ (c'est le but souvent inavoué lorsqu'on relance une franchise...CF James Bond)...
TopazeHors Ligne Topaze,  le 18 Mars 2009 à 11H10'
Et bien, malheureusement, la Paramount a en fait décidé de ne pas tenir compte du passé de Star Trek...
Abrams semblait donc libre de prendre ce qui l'intéressait sans être focé de tenir compte du reste.

En effet, j'ai été averti par l'un des organisateurs de la soirée Star Trek qui aura lieu à Bruxelles que La Paramount les ont avertis au moment de donner leur aval à cet évènement qu'ils ne veulent aucun lien avec tout ce qui a été fait auparavant.
Autrement dit, pour eux, on efface tout et on redémarre avec du neuf...
SlakkHors Ligne Slakk,  le 18 Mars 2009 à 11H02'
Moi ce qui me paraît toujours bizarre au niveau de l'histoire c'est l'aspect univers parallèle qui semble donner lieu à cette rencontre avec les vulcains: ils s'aventurent en terrain glissant je trouve...

Par contre je n'ai aucun problème avec les acteurs bien au contraire.

De plus je trouve l'Enterprise bien fait: le défi (comme dans la série Enterprise) était de moderniser l'astronef mais en conservant un aspect plus ancien que les vaisseaux B, C, D et E. Je trouve que c'est réussi.
LoyseHors Ligne Loyse,  le 18 Mars 2009 à 02H18'
C'est n'importe quoi! On dirait un discours politique! Il a beau dire qu'il a respecté l'oeuvre de Roddenberry, ses justifications ne m'ont pas convaincu! Et si Leonard Nimoy accepte le fait que Chris Pine est Kirk, moi ce n'est pas mon cas, n'étant pas payé pour le faire! Dans 15 ou 20 ans, ils auraient pu "refaire" la série, ça n'aurait pas été pareil, car il y aurait eu bien moins de vrais fans de la Saga encore de ce monde, mais là, c'est beaucoup trop tôt et c'est pourquoi il y a autant de puristes qui condamnent ce film! Et pas à cause de la grosseur des réacteurs!!

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